Stop à la spirale négative dans le Non-marchand ! Les travailleurs dans la rue le 07/11

05/11/2024 | FR / NL

Le 7 novembre, les travailleurs du secteur Non-marchand descendront dans la rue pour réclamer davantage de ressources et d'attention pour le secteur. Le Non-marchand regroupe les travailleurs du secteurs des soins, de l’aide sociale, de l’accueil de l’enfance, du handicap, du socioculturel, de l’enseignement... Et bien d’autres secteurs qui accompagnent les citoyens tout au long de la vie.

Au niveau fédéral, aucun nouveau gouvernement ne sera formé dans les prochains jours. « Nous ne manifestons pas pour le plaisir de manifester, mais si nous regardons les notes qui ont fuité et les économies annoncées, nous trouvons très alarmant le peu d'attention accordé au personnel du secteur », fait écho Nathalie Lionnet, secrétaire fédérale Non-marchand au SETCa.

Du côté flamand, un accord de coalition a été conclu et la nouvelle coalition promet un changement de cap. Une Flandre plus chaleureuse et solidaire, en nette rupture avec les tendances du passé. Un investissement sans précédent serait annoncé dans le Non-marchand flamand et il est tout à fait indispensable.

Du côté wallon, il y a un gouvernement ainsi qu’un accord gouvernemental mais il subsiste encore un flou total quant à savoir quel sort et quel budget sera réservé au Non-marchand. A Bruxelles, aucun gouvernement n'a encore été formé et là aussi, la question reste ouverte.

Ce que tous ces niveaux ont en commun, c'est qu'il y a une spirale négative de pénurie de personnel générant une charge de travail plus élevée, et donc encore plus de défections parmi le personnel. Il faut mettre fin à cette situation et pour cela, il faut un réel investissement.

Travailler dans le secteur Non-marchand, c’est respecter le rythme des patients, enfants, personnes en situation de handicap, personnes âgées, … et le rythme nécessaire aux travailleurs pour mener leurs missions. Aujourd’hui, dans la plupart des secteurs, les cadences infernales imposées par l’organisation du travail, la standardisation, l’automatisation, les problèmes de recrutement, le manque d’emplois suffisants, … ne le permettent pas.

Le respect est essentiel et doit se décliner à tous les niveaux, comme une cascade où l'initiative doit venir des politiques et des gestionnaires pour influencer positivement les conditions de travail et, par extension, la qualité des missions.

Le SETCa constate une tension entre revenus et organisation du travail. 60% des travailleurs du Non-marchand travaillent à temps partiel. En partie parce qu’ils le veulent, mais aussi parce que c'est ce qu’on leur propose. Certains sont satisfaits de cette situation, qui leur permet de mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Ils sont toutefois en situation difficile sur le plan financier, les salaires n'étant déjà pas élevés. D'autres veulent absolument gagner plus, mais n'obtiennent pas de contrat à temps plein. Ce groupe cherche des façons de compléter ses revenus par d'autres statuts tels que les flexi-jobs. Cela entraîne clairement une dichotomie au travail. Ces travailleurs méritent un statut décent, avec un salaire convenable et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Pendant la crise du covid, les syndicats se sont mobilisés pour obtenir davantage de moyens dans le secteur des soins de santé. Moyens qui peuvent être affectés pour embaucher du personnel supplémentaire, améliorer les conditions de travail et de rémunération ou encore intensifier et améliorer les formations. Davantage de moyens avaient été dégagés à l’époque, mais il en faut plus.

Le paysage des soins de santé évolue. Le financement lié au profil du patient en est un exemple éloquent. Avec ce système, les institutions souhaitent principalement attirer les profils de patients les plus lourds afin de bénéficier d'un budget plus important pour ceux-ci. Aucun personnel supplémentaire n’est toutefois engagé, ce qui entraîne une augmentation de la charge de travail.

Nous observons une dynamique similaire dans les MR/MRS (maisons de repos / maisons de repos et de soins). Les personnes âgées, qui y entraient auparavant  en relative bonne santé, retardent à présent ce moment le plus longtemps possible. Or, cela entraîne également une augmentation de la charge de travail car les personnes arrivent avec des besoins plus conséquents. Il en va de même dans le secteur de l’aide à domicile. Les prestataires de l’aide à domicile sont de plus en plus souvent confrontés à des problèmes psychiatriques pour lesquels ils ne sont pas nécessairement formés. Les temps de prestations auprès des personnes à domicile sont de plus en plus courtes. Il s'agit en outre de travailleurs particulièrement vulnérables, car ils se rendent au domicile des gens.

« Auparavant, les aides familiales avaient le temps de remplir leur rôle d’aide sociale et de prévention auprès des personnes qui restaient à domicile.. Aujourd'hui, elles doivent courir d'un rendez-vous à l'autre. C'est pesant pour le personnel, mais aussi pour les bénéficiaires. Il ne faut pas sous-estimer l'aspect social de leur travail »,  ajoute Nathalie Lionnet. « Il y a aussi beaucoup plus d'administration qu'avant. Pour ces raisons, les infirmiers qui ne supportent plus leur charge de travail deviennent indépendants, pour avoir enfin leur mot à dire dans l’organisation de leur travail.»

« Les politiques compétents nous disent souvent qu'il y a des budgets pour recruter plus de personnel, mais que ce personnel n’est pas trouvé. Nous n'insisterons jamais assez sur le fait que de meilleurs salaires et un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ainsi qu'une réduction de la charge de travail dans le secteur, sont une nécessité absolue pour rendre le secteur plus attractif » confirme encore Nathalie Lionnet.

Avec l'action du 7 novembre, le SETCa espère que le secteur des soins, de l'aide sociale et du socioculturel obtiendront la place qu'ils méritent dans l'agenda des négociateurs.

Infos pratiques

Boulevard du Roi Albert II - Bruxelles (gare de Bruxelles Nord)

Présence des Secrétaires Fédéraux du secteur Non-marchand, du Vice-président et de délégués pour les demandes presse à partir de 9h30.

Rassemblement: 10h30

Début e la manifestation : 11h00


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Place Rouppe | Rouppeplein 3
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